Au pays de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, une anomalie vient de disparaître et c’est une excellente nouvelle.
L’approche française du handicap a été très féconde.
Elle a permis l’ouverture de la première école pour les aveugles et de la première école pour les sourds dès le dix-huitième siècle.
Partant du postulat qu’il fallait donner plus et mieux à ceux qui avaient moins, les autorités et les familles ont bâti un système d’écoles et de centres dans lesquels les personnes handicapées pouvaient passer une vie généralement assez courte dans de bonnes conditions.
Les centres étaient généralement situés hors des villes et un personnel qualifié assurait l’essentiel des besoins élémentaires des résidents.
Ce modèle a été questionné au fur et à mesure de l’approfondissement de nos liens avec les autres pays européens.
En particulier, l’approche des pays d’Europe du Nord et Anglo-saxons a beaucoup influencé les lois françaises les plus récentes.
Notre modèle médico-social s’est ouvert à un modèle plus sociétal, donnant une place essentielle à la mise en accessibilité de l’environnement à chaque personne quelle que soit sa déficience afin qu’elle puisse y vivre en toute autonomie.
Si la loi a été votée en 2005, certaines de ces conséquences n’avaient pas encore été tirées.
Après les droits de compensation à vie pour ceux dont le handicap n’était pas susceptible d’évoluer, l’accès au vote des personnes handicapées sous tutelle, la prestation de compensation du handicap vient d’être étendue à des populations qui n’en bénéficiaient pas encore.
En effet, le mercredi 20 avril, une décision de grande portée symbolique et concrète a été prise par le gouvernement.
A partir de Janvier 2023 les personnes présentant un handicap psychique, mental, cognitif ou un trouble du neuro-développement, pourront bénéficier de la « prestation de compensation du handicap » ! Ces heures d’aide humaine vont aider à la prise d’indépendance de ces publics car elles permettront l’intervention d’une tierce personne pour effectuer des tâches essentielles de manière totale ou partielle.
Cette aide humaine sera attribuée si le bénéficiaire éprouve des difficultés face à un imprévu ou à effectuer des tâches de la vie quotidienne, comme faire des courses, cuisiner, prendre les transports, gérer les démarches administratives.
Les modalités de cette aide sont multiples et peuvent revêtir différentes formes :
– L’aide humaine par un aidant familial, par un emploi direct, par un prestataire ou encore par un mandataire.
C’est un tout petit pas pour notre pays et rare sont les gazettes qui en ont rendu compte mais c’est un grand pas pour les personnes qui en bénéficieront et aussi et surtout pour leurs familles.
La fin de cette discrimination ouvre la voie à une vie réellement autonome pour des usagers qui y aspiraient sans beaucoup d’espoir de l’obtenir.
Le chemin a parcourir pour une inclusion pleine et entière de ces publics dans notre société est encore long et semé d’embûches.
Mobicap se réjouit de cette avancée et l’accompagnera à sa mesure.
